«
» s'écrit aussi «
», ou «
»,
ou encore « tout élément de
vérifie
»; ce n'est pas un prédicat dont la valeur de vérité dépend
d'une variable, mais une proposition vraie ou fausse ;
la lettre
(ou
ou
) n'y figure pas vraiment, en ce sens qu'elle ne désigne pas un objet déterminé
1.24.
Exemple :
Soit le prédicat «
est mortel » sur l'ensemble
des êtres humains. «
» est la proposition
« Tout humain est mortel » (Platon).
Les propositions «
» et «
» s'appellent des propositions quantifiées : on y compte
(quantifie) les éléments de E vérifiant la propriété
.
Démonstration :
Il est clair que
. Si l'ensemble
est différent de
, son
complémentaire dans
, qui est égal à
, n'est pas vide, donc contient un élement au moins.
Exemple :
La négation de « Tout humain est mortel » est « Il existe au moins un humain immmortel », et non pas « Tout humain est immortel », ni « Tout non humain est immortel », ni « Il existe un non humain immortel »: pour prouver que « Tout humain est mortel » est une proposition fausse, il faut trouver une exception, un humain non mortel. En mathématiques, une telle exception s'appelle un contre-exemple (voir 1.2.3).
Pour trouver la négation d'une proposition quantifiée, on remplace donc mécaniquement par
, et vice versa, et
le prédicat qui suit par sa négation. Mais ceci ne dispense pas de réfléchir au sens de ces propositions, comme le montre l'exemple
précédent.
Remarques sur cet exercice:
La proposition p est fausse : fournit un contre-exemple.
La proposition affirme que
est la limite de la suite
: elle dit que pour
assez grand
(
),
est aussi proche que l'on veut de
(
). Sa négation affirme qu'il existe un
tel que, même si
est grand, il y a au moins un
plus grand (
) pour lequel
est loin de
(
). Mais il n'est pas indispensable de savoir cela pour écrire la négation de
.
Tout ce qui précède nous permet de distinguer trois types de raisonnement en mathématiques :
Le raisonnement par déduction :
Pour démontrer le théorème
, on suppose que
vérifie l'hypothèse
, et on en déduit
que la conclusion
est vraie.
Le raisonnement par l'absurde :
Pour démontrer la proposition
, qui est identique à
1.26,
on suppose que
ne vérifie pas la conclusion
, et on en déduit une contradicion avec l'hypothèse
.
Le raisonnement par contre-exemple :
Pour démontrer que la proposition
est fausse, c'est-à-dire que
.
est vraie, on cherche un
- un contre-exemple - vérifiant
et ne vérifiant pas
.
Il existe un quatrième mode de raisonnement, le raisonnement par récurrence, que nous verrons au chapitre suivant.
Dans cet exercice on n'a pas précisé l'ensemble de référence pour les prédicats. Il s'agit de l'ensemble
des sous-ensembles d'un ensemble
. La première proposition s'écrirait alors
. On évitera si possible
es notations si lourdes.1.27